Etalon or

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Système de paiements internationaux fondé sur l’existence d’une ou plusieurs monnaies convertibles en or par rapport auxquelles sont déclarées les parités de change fixe des autres devises. Le système de Gênes (1922) reposait sur le dollar et le sterling et celui de Bretton Woods (1944) sur le premier exclusivement. On dit aussi “gold exchange standard”.
Les quarante-quatre pays signataires du traité de Bretton Woods s’engagent à :
– déclarer une parité pour leur monnaie soit en or, soit par rapport à un dollar librement convertible en métal jaune (35 $ l’once) ;
– maintenir cette parité à ± 1% près ; leur banque centrale achètera ou vendra de son propre numéraire contre des devises afin de jouer sur la demande ou sur l’offre ;
– revenir à la liberté des changes dès que la situation économique le permettra (point réalisé en 1958).
Pour intervenir sur leur marché, les banques centrales pourront se procurer des liquidités étrangères auprès du Fonds monétaire international (F.M.I.).
Dans la réalité, le système de Bretton Woods devient rapidement celui de l’étalon-dollar, finalement seule monnaie déclarée et convertible en or (les trois quarts des réserves métalliques sont outre-Atlantique en 1944). D’ailleurs, les pays européens endettés auprès des Etats-Unis demandent des billets verts au F.M.I. et en reçoivent au titre des crédits américains d’aide à la reconstruction (“plan Marshall”). En outre, la banque centrale qui détient des dollars peut toujours les échanger ultérieurement contre une autre devise avec un risque de change maximal de ± 1%, alors que stocker un numéraire “ordinaire” pour le vendre et en acheter un autre double la perte possible. Le dollar devient de fait monnaie de réserve.
Les vices du système apparaissent en 1965. A cette époque, la “planche à billets” couvre le déficit du budget fédéral des Etats-Unis et une partie des liquidités émises quitte le territoire, notamment à l’occasion des investissements directs des firmes multinationales en Europe. Le dollar, “as good as gold”, est acquis par les banques centrales du reste du monde lors de leurs interventions sur les marchés des changes pour maintenir les parités annoncées. Ainsi, la monnaie américaine est garantie contre toute dévaluation et l’inflation est exportée des Etats-Unis (sortie des dollars émis) vers les nations européennes (monnaie domestique mise en circulation en échange de ces dollars par les banques centrales pour garantir la parité).
Le système est condamné par son asymétrie. Il s’effondre en 1971 lorsque le déficit de la balance commerciale américaine déchaîne la spéculation contre le billet vert. Le 15 août, le Président Richard Nixon déclare son inconvertibilité-or avant de le dévaluer à deux reprises. Finalement, le principe même de l’étalon or est abandonné, dans les faits en mars 1973 lorsqu’on entre dans un régime de changes flexibles, puis officiellement à la conférence de la Jamaïque (1976).

Système de paiements internationaux fondé sur l’existence de monnaies convertibles en or. On dit aussi “gold standard”. Le taux de change entre deux numéraires est dans ce cas égal à l’inverse du rapport de leur poids de métal précieux. Il est donc fixe aux points d’or près. En outre, ce système assure, comme l’a démontré David Hume, l’auto-ajustement des balances des paiements. En effet, un déficit extérieur provoque des sorties de métal précieux, donc une diminution de la quantité de monnaie en circulation et, conformément à l’équation quantitative, la baisse des prix intérieurs. Les exportations, plus compétitives, tendent alors à s’accroître et les balances à retrouver leur équilibre, d’autant plus rapidement que le pays excédentaire connaît l’enchaînement inverse.
Après l’abandon de la convertibilité interne des monnaies (à partir de 1914), le système de l’étalon-or paraît déconnecté des réalités nationales. Le rapide développement du commerce exige la croissance des liquidités mondiales sinon, leur quantité augmentant moins vite que le volume des échanges, les prix libellés en monnaie à valeur métallique doivent diminuer. La déflation nécessaire devient vite insupportable au plan social (baisse des salaires) et le système est sapé par le recours aux dévaluations successives.