Monnaie composite par rapport à laquelle étaient déclarées les parités de change fixes du Système monétaire européen (S.M.E.). Jusqu’au 31/12/1998, il servait d’unité de compte pour les opérations entre les banques centrales des pays de la Communauté et le Fonds européen de coopération monétaire (écu “officiel”). Ses origines remontaient à 1962 lorsque la Communauté économique européenne (C.E.E.) se donna une unité de compte (U.C.) définie en or (35 U.C. par once de métal, comme le dollar de l’époque).
Le 18 mars 1975, les Neuf la transformèrent en unité de compte européenne (U.C.E.), monnaie-panier dont la valeur, au départ égale à une ancienne U.C., fluctua ensuite comme la somme pondérée des variations des numéraires nationaux figurant dans le panier. L’écu reprenait cette définition (en y ajoutant plus tard le drachme) avec une composition modifiée et révisable tous les cinq ans ou lorsque le poids d’une monnaie avait changé de plus de 25% suite aux changements éventuels de parité.
Le panier comprenait : 0,719 deutschemark, 1,31 franc français, 0,0878 livre sterling, 140 lires, 0,256 florin, 3,85 francs belgo-luxembourgeois 0,219 couronne danoise, 0,00871 livre irlandaise, 1,15 drachme.
Le taux de change officiel de chaque devise européenne par rapport à l’écu (cours-pivot) était déclaré au Fonds européen de coopération monétaire (Fecom) puis, par rapprochement, on déterminait les cours-pivots bilatéraux de conversion d’une monnaie contre une autre, que les banques centrales s’engageaient à “tenir” à ± 2,25% près. Tous les jours, la Communauté calculait la parité de chaque numéraire en écus telle qu’elle ressortait de l’observation des marchés. Comparée au cours-pivot officiel, elle disait quels pays membres devaient intervenir pour garantir les taux de change fixes annoncés.